Élections législatives françaises de 1968
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Élections législatives françaises de 1968 | ||||||||||||||
487 sièges de l'Assemblée nationale (Majorité absolue : 244 sièges) | ||||||||||||||
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et | ||||||||||||||
Corps électoral et résultats | ||||||||||||||
Votants au 1er tour | 22 539 743 | |||||||||||||
80,01 % 0,9 | ||||||||||||||
Votants au 2d tour | 14 994 174 | |||||||||||||
77,82 % | ||||||||||||||
Majorité présidentielle – Georges Pompidou | ||||||||||||||
Voix au 1er tour | 10 581 144 | |||||||||||||
47,79 % | 10 | |||||||||||||
Voix au 2e tour | 7 258 633 | |||||||||||||
49,80 % | ||||||||||||||
Députés élus | 367 | 123 | ||||||||||||
Fédération de la gauche démocrate et socialiste – Guy Mollet | ||||||||||||||
Voix au 1er tour | 3 654 003 | |||||||||||||
16,50 % | 2,3 | |||||||||||||
Voix au 2e tour | 3 097 338 | |||||||||||||
21,25 % | ||||||||||||||
Députés élus | 57 | 59 | ||||||||||||
PCF – Waldeck Rochet | ||||||||||||||
Voix au 1er tour | 4 435 357 | |||||||||||||
20,03 % | 2,4 | |||||||||||||
Voix au 2e tour | 2 935 775 | |||||||||||||
20,14 % | ||||||||||||||
Députés élus | 34 | 39 | ||||||||||||
Progrès et démocratie moderne – Jean Lecanuet | ||||||||||||||
Voix au 1er tour | 2 290 165 | |||||||||||||
10,34 % | 2,5 | |||||||||||||
Voix au 2e tour | 1 141 305 | |||||||||||||
7,83 % | ||||||||||||||
Députés élus | 27 | |||||||||||||
PSU – Michel Rocard | ||||||||||||||
Voix au 1er tour | 874 212 | |||||||||||||
3,94 % | 1,7 | |||||||||||||
Voix au 2e tour | 83 777 | |||||||||||||
0,57 % | ||||||||||||||
Députés élus | 0 | 10 | ||||||||||||
Députés élus par circonscription | ||||||||||||||
Assemblée nationale élue Par groupes | ||||||||||||||
Gouvernement | ||||||||||||||
Sortant | Élu | |||||||||||||
Pompidou IV Majorité présidentielle (UDR, FNRI, DVD) |
Couve de Murville Majorité présidentielle (UDR, FNRI, DVD) | |||||||||||||
Législature élue | ||||||||||||||
IVe (Cinquième République) | ||||||||||||||
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Les élections législatives françaises de 1968 ont lieu les et , après la dissolution de l'Assemblée nationale par le président de la République Charles de Gaulle, pour pourvoir les mandats de la IVe législature de la Cinquième République. L'objectif de la dissolution est de répondre à la crise de mai 68. Les partis de gauche, alors considérés comme partiellement responsables de ladite crise, ont subi une cuisante défaite au profit de la majorité sortante, qui avait pourtant éprouvé de sérieuses difficultés à l'emporter lors des précédentes élections, un an auparavant.
Contexte
[modifier | modifier le code]Pour ces élections consécutives à la crise de Mai 68, les gaullistes forment l'Union pour la défense de la République (UDR). Leur thème de campagne est simple et efficace : la défense de l'ordre et la dénonciation de la menace subversive et totalitaire (associée au Parti communiste)[1],[2]. Aux côtés de l'UDR, on retrouve également la Fédération nationale des républicains indépendants et divers centristes (comme René Pleven) et modérés.
Dans l'opposition, les communistes comme la FGDS ne savent véritablement comment réagir à Mai 68. Ils souhaitent préserver les acquis des accords de Grenelle, mais sans paraître approuver le désordre. Les socialistes, après une déclaration de candidature de Mitterrand à une potentielle élection présidentielle le [3] – considérée comme inélégante par une grande partie de l'électorat qui l'accuse de velléités putschistes –, se retrouvent isolés entre le PSU qu'a rallié Mendès France d'une part, les mouvements d'extrême gauche étudiants, et le Parti communiste qui a refusé de suivre les tentatives personnelles illustrées par le rassemblement de Charléty[4].
Les communistes entendent donc représenter lors de cette élection l’exceptionnelle mobilisation qu’a constitué le mouvement de grèves de mai-[5]. Voulant s’appuyer sur la classe ouvrière et les organisations de masse avec lesquelles les communistes ont combattu, le Parti communiste tente cependant de se démarquer du désordre provoqué par les mouvances étudiantes parisiennes[6].
Seul le Parti socialiste unifié (PSU), qui présente désormais 300 candidats, revendique l'héritage des thèmes de la crise des étudiants de Mai.
Pour les Français, les thèmes importants restent la peur devant le désordre et la crainte de la remise en question des acquis de Grenelle et des bénéfices de la croissance[7].
Résultats
[modifier | modifier le code]Au niveau national
[modifier | modifier le code]Premier tour [8] |
Second tour [9] | |||||
Nombre | % des inscrits | Nombre | % des inscrits | |||
Inscrits | 28 171 635 | 100,00 | 19 266 974 | 100,00 | ||
Abstentions | 5 631 892 | 19,99 | 4 272 800 | 22,18 | ||
Votants | 22 539 743 | 80,01 | 14 994 174 | 77,82 | ||
Nombre | % des votants | Nombre | % des votants | |||
Blancs et nuls | 401 086 | 1,42 | 416 762 | 2,78 | ||
Exprimés | 22 138 657 | 98,58 | 14 577 412 | 97,22 | ||
Étiquette politique | Voix | % des exprimés | Voix | % des exprimés | Sièges | |
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UDR | 9 663 605 | 43,65 | 6 762 170 | 46,39 | 294 | |
Républicains indépendants | 917 539 | 4,14 | 496 463 | 3,41 | 64 | |
Divers droite | 9 | |||||
Majorité présidentielle | 10 581 144 | 47,79 | 7 258 633 | 49,80 | 367 | |
Parti communiste français | 4 435 357 | 20,03 | 2 935 775 | 20,14 | 34 | |
FGDS | 3 654 003 | 16,50 | 3 097 338 | 21,25 | 57 | |
Parti socialiste unifié | 874 212 | 3,94 | 83 777 | 0,57 | 0 | |
Divers gauche | 163 679 | 0,74 | 60 584 | 0,42 | 0 | |
Gauche parlementaire | 9 127 251 | 41,20 | 6 177 474 | 42,38 | 91 | |
Progrès et démocratie moderne | 2 290 165 | 10,34 | 1 141 305 | 7,83 | 27 | |
Technique et démocratie | 77 378 | 0,34 | – | 0 | ||
Mouvement pour la réforme | 33 848 | 0,15 | 0 | |||
Alliance républicaine | 28 871 | 0,13 | 0 |
Composition de l'Assemblée
[modifier | modifier le code]Groupe parlementaire | Députés | |||||
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Membres | Apparentés | Total | ||||
UDR | Union des démocrates pour la République | 270 | 23 | 293 | ||
FNRI | Fédération nationale des républicains indépendants | 57 | 4 | 61 | ||
FGDS | Fédération de la gauche démocrate et socialiste | 57 | 0 | 57 | ||
COM | Communiste | 33 | 1 | 34 | ||
PDM | Progrès et démocratie moderne | 30 | 3 | 33 | ||
Total de députés membre de groupes | 478 | |||||
Députés non-inscrits | 9 | |||||
Total des sièges pourvus | 487 |
(4) le Groupe socialiste se reconstitue en
Analyse
[modifier | modifier le code]La majorité présidentielle remporte très largement ces élections. Elle recueille 46 % des suffrages et dispose de 144 élus dès le 1er tour. Au second tour, elle obtient 354 sièges, dont 293 pour la seule UDR. C'est la première fois dans l'histoire de la République qu'un parti conquiert la majorité absolue à l'Assemblée nationale. Les Républicains indépendants doublent leur nombre d'élus avec 61 députés.
L'opposition enregistre un recul significatif. Le Parti communiste perd 39 députés et la FGDS 64.
Dans ces résultats, les Français semblent sanctionner le désordre lié à la crise de Mai 68.
Il y a 1,6 % de femmes députées, soit 8 pour 479 hommes[10], alors qu'elles constituent 3,3 % des candidats[11].
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Serge Berstein, La France de l’expansion. Tome 1 : La république gaullienne, 1958-1969, Paris, Le Seuil, 1989, p. 319.
- Philippe Bénéton et Jean Touchard, « Les interprétations de la crise de Mai-Juin 1968 », Revue française de science politique, , pp. 503-544 (lire en ligne) :
« En juin 1968, M. Georges Pompidou, qui n'avait pas encore eu le loisir d'analyser la crise de la jeunesse comme il devait le faire à San Francisco en février 1970, souligne la responsabilité d'« un parti totalitaire » : « Au début, vous vous en souvenez, des groupes de subversion professionnels, des enragés, des exaltés, des anarchistes entraînent sous le couvert de la solidarité des jeunes et des étudiants. Et puis l'appareil d'un parti totalitaire est entré dans le jeu, cherchant à son tour à s'emparer de la rue, arrêtant l'activité économique, paralysant la vie à payer et, pour finir, réclamant ouvertement le pouvoir. » »
- Institut National de l’Audiovisuel – Ina.fr, « Conférence de presse Mitterrand », sur Ina.fr, (consulté le )
- Institut National de l’Audiovisuel – Ina.fr, « Meeting au stade Charlety en mai 68 », sur Ina.fr, (consulté le )
- F. De Massot, La Grève Générale : Mai-Juin 1968 - Supplément au numéro 437 de Informations Ouvrières, Paris, Informations Ouvrières, , 311 p.
- Waldeck Rochet, Les Enseignements De Mai-Juin 1968, Paris, Éditions Sociales, , 95 p.
- Serge Berstein, La France de l’expansion. Tome 1 : La république gaullienne, 1958-1969, Paris, Le Seuil, 1989, p. 321.
- Le Monde du 25 juin 1968, page 2
- Le Monde du 2 juillet 1968, page 3
- « Assemblée nationale : élections législatives - Femmes élues députées depuis 1945 », sur www.assemblee-nationale.fr (consulté le )
- « La représentation des femmes à l’Assemblée et au Sénat », sur www.inegalites.fr (consulté le )
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Articles connexes
[modifier | modifier le code]- Résultats par département des élections législatives françaises de 1968
- Assemblée nationale (France)
- Élections législatives en France
Liens externes
[modifier | modifier le code]- « Législatives de 1968: élus », sur geoelections.free.fr (consulté le )